Dilemme progressiste post-moderne pour Canadiens angoissés
Debout dans une file d'attente électorale de Laurier-Sainte-Marie, Jérémy est confus. Un choix déchirant s'offre à lui, à un point tel qu'il a passé plusieurs heures la nuit dernière dans son lit à retourner la question. L'enjeu est crucial. Le peuple doit se prononcer. Vox Populi, Vox Dei. L'avenir du Canada, si ce n'est de la planète en dépens. En effet, l'élection fédérale le force à se poser la question qui tue: devrait-il voter pour le Parti Vert du Canada, le NPD ou le Parti Libéral? Quel dilemme cornélien pour Jérémy, ce progressiste dans l'âme, étudiant en 2e année du Baccalauréat en Études Littéraires à l'UQAM, qui souhaite un monde plus juste, plus vert, plus égalitaire!
Un vote pour les Verts serait bien sûr en phase avec ses nouvelles idées écologistes, en symbiose avec ce moment quasi-révolutionnaire qu'il a ressenti le 27 septembre dernier, lors de la marche historique pour le climat emmenée par la Valkyrie Greta Thunberg, en visite à Montréal pour l'occasion. Oh bien sûr, il était initialement prévu qu'il se rende à cette marche dans le seul but de se faire voir par la belle Chloé, la barista de son café préféré rue Saint-Denis qui lui sert toujours son latte au lait d'amande avec un sourire coquin et qui l'avait invité à venir marcher «pour la planète» le 27... Malheureusement, l'ampleur de la foule fut telle qu'il ne réussit à retrouver Chloé, il dut donc se contenter d'une publication Facebook où il se prit en selfie avec sa pancarte «Legault, embrasse la planète, pas ta soeur!» (Jérémy est fier de celle-là, sa publication reçu d'ailleurs 52 «likes»). Jay, comme ses amis l'appellent, s'est néanmoins découvert une passion pour l'environnementalisme militant, bien en phase avec ses idées socialistes qu'il tente tant bien que mal de diffuser à son entourage depuis longtemps. L'environnementalisme, c'est à la mode et en plus, ça attire les gonzesses montréalaise. Le vote Vert peut s'avérer intéressant, à condition de prendre son bulletin de vote en photo et de poster le tout sur Instagram, tout en changeant sa photo de profil Facebook pour y ajouter un filtre «J'ai voté Vert!»...
Il y a aussi la possibilité de voter NPD. Non seulement, la candidate néo-démocrate est une femme racisée, mais elle est la femme de «fucking» Amir Khadir, le médecin-surhomme, le Karl Marx du Plateau, le demi-Dieu perse qui a créé Québec Solidaire. Là, franchement, un X à côté du nom de cette candidate serait pertinent et rapporterait plusieurs points de vertu. En prime, le chef du NPD est lui-même un homme racisé qui porte un signe religieux, envoyant ainsi tout un pied-de-nez à cette majorité de Québécois supportant l'horrible loi 21, ces 70% de tarés consanguins flirtant avec la xénophobie et le racisme... À ce point là, nous sommes pratiquement rendus dans les lois raciales de Nuremberg de 1935! Il faut décidément faire quelque chose, sans quoi l'histoire se répétera! Assurément, l'offre du NPD s'avère intéressante compte tenu de cette situation explosive qui rappelle clairement les années 30. De plus, le signalement de vertu engendré par un vote néodémocrate est tout aussi important qu'un vote pour le PV.
Par contre, un vote pour le parti d'Elisabeth May ou celui de Jagmeet Singh pourrait «diviser le vote progressiste» ouvrir la voie au Parti Conservateur et ça, Jérémy ne le souhaite absolument pas. L'extrême droite conservatrice de retour au pouvoir après 9 années de l'ère Harper, vous imaginez! Ces vulgaires rednecks qui ne pensent qu'à polluer la planète et écraser les minorités, ces fachos en puissance qui risquent de revenir à la tête du pays...juste à y penser, Jay fut pris d'un léger haut-le-coeur. D'autant plus que le léger regain du Bloc Québécois ouvre la perspective d'un gouvernement minoritaire... Le Bloc, ce parti autrefois respectable qui trempe désormais dans le racisme ordinaire, comme le rappelle constamment ses deux pages Facebook préférées: Xavier Camus et Le Revoir, ces hauts lieux de perspicacité où il peut enfin retrouver d'autres justiciers comme lui. Non, bien franchement, un gouvernement minoritaire avec la balance du pouvoir au Bloc serait catastrophique, puisqu'il empêcherait toute contestation de la loi 21. C'est pourquoi le vote libéral est une solution à ne pas écarter. Oui bon, le parti est clairement du côté du patronat, des multinationales et des banques, ce qui entre un peu en contradiction avec les valeurs de Jérémy, mais au moins, ce n'est pas les Conservateurs! D'autant plus que le parti a choisi comme candidat Steven Guilbeault, qui a bien paru l'autre jour à La Soirée est (encore) jeune, en affirmant qu'il s'opposerait aux sables bitumineux au sein même d'un gouvernement libéral qui les encourage. Quel courage!
Arrivé devant le scrutateur et le greffier du scrutin, le choix devenait de plus en plus clair. Jay se dirigea calmement dans l'urne, y prit le crayon déposé et marqua un X aux côtés de Steven Guilbeault.
Peu importe si ce comportement perpétuait l'establishment canadien, la situation était trop urgente, il fallait faire barrage au fascisme! On est tellement chanceux de vivre en démocratie se dit Jérémy, serein, en sortant du bureau de vote.
Un vote pour les Verts serait bien sûr en phase avec ses nouvelles idées écologistes, en symbiose avec ce moment quasi-révolutionnaire qu'il a ressenti le 27 septembre dernier, lors de la marche historique pour le climat emmenée par la Valkyrie Greta Thunberg, en visite à Montréal pour l'occasion. Oh bien sûr, il était initialement prévu qu'il se rende à cette marche dans le seul but de se faire voir par la belle Chloé, la barista de son café préféré rue Saint-Denis qui lui sert toujours son latte au lait d'amande avec un sourire coquin et qui l'avait invité à venir marcher «pour la planète» le 27... Malheureusement, l'ampleur de la foule fut telle qu'il ne réussit à retrouver Chloé, il dut donc se contenter d'une publication Facebook où il se prit en selfie avec sa pancarte «Legault, embrasse la planète, pas ta soeur!» (Jérémy est fier de celle-là, sa publication reçu d'ailleurs 52 «likes»). Jay, comme ses amis l'appellent, s'est néanmoins découvert une passion pour l'environnementalisme militant, bien en phase avec ses idées socialistes qu'il tente tant bien que mal de diffuser à son entourage depuis longtemps. L'environnementalisme, c'est à la mode et en plus, ça attire les gonzesses montréalaise. Le vote Vert peut s'avérer intéressant, à condition de prendre son bulletin de vote en photo et de poster le tout sur Instagram, tout en changeant sa photo de profil Facebook pour y ajouter un filtre «J'ai voté Vert!»...
Il y a aussi la possibilité de voter NPD. Non seulement, la candidate néo-démocrate est une femme racisée, mais elle est la femme de «fucking» Amir Khadir, le médecin-surhomme, le Karl Marx du Plateau, le demi-Dieu perse qui a créé Québec Solidaire. Là, franchement, un X à côté du nom de cette candidate serait pertinent et rapporterait plusieurs points de vertu. En prime, le chef du NPD est lui-même un homme racisé qui porte un signe religieux, envoyant ainsi tout un pied-de-nez à cette majorité de Québécois supportant l'horrible loi 21, ces 70% de tarés consanguins flirtant avec la xénophobie et le racisme... À ce point là, nous sommes pratiquement rendus dans les lois raciales de Nuremberg de 1935! Il faut décidément faire quelque chose, sans quoi l'histoire se répétera! Assurément, l'offre du NPD s'avère intéressante compte tenu de cette situation explosive qui rappelle clairement les années 30. De plus, le signalement de vertu engendré par un vote néodémocrate est tout aussi important qu'un vote pour le PV.
Par contre, un vote pour le parti d'Elisabeth May ou celui de Jagmeet Singh pourrait «diviser le vote progressiste» ouvrir la voie au Parti Conservateur et ça, Jérémy ne le souhaite absolument pas. L'extrême droite conservatrice de retour au pouvoir après 9 années de l'ère Harper, vous imaginez! Ces vulgaires rednecks qui ne pensent qu'à polluer la planète et écraser les minorités, ces fachos en puissance qui risquent de revenir à la tête du pays...juste à y penser, Jay fut pris d'un léger haut-le-coeur. D'autant plus que le léger regain du Bloc Québécois ouvre la perspective d'un gouvernement minoritaire... Le Bloc, ce parti autrefois respectable qui trempe désormais dans le racisme ordinaire, comme le rappelle constamment ses deux pages Facebook préférées: Xavier Camus et Le Revoir, ces hauts lieux de perspicacité où il peut enfin retrouver d'autres justiciers comme lui. Non, bien franchement, un gouvernement minoritaire avec la balance du pouvoir au Bloc serait catastrophique, puisqu'il empêcherait toute contestation de la loi 21. C'est pourquoi le vote libéral est une solution à ne pas écarter. Oui bon, le parti est clairement du côté du patronat, des multinationales et des banques, ce qui entre un peu en contradiction avec les valeurs de Jérémy, mais au moins, ce n'est pas les Conservateurs! D'autant plus que le parti a choisi comme candidat Steven Guilbeault, qui a bien paru l'autre jour à La Soirée est (encore) jeune, en affirmant qu'il s'opposerait aux sables bitumineux au sein même d'un gouvernement libéral qui les encourage. Quel courage!
Arrivé devant le scrutateur et le greffier du scrutin, le choix devenait de plus en plus clair. Jay se dirigea calmement dans l'urne, y prit le crayon déposé et marqua un X aux côtés de Steven Guilbeault.
Peu importe si ce comportement perpétuait l'establishment canadien, la situation était trop urgente, il fallait faire barrage au fascisme! On est tellement chanceux de vivre en démocratie se dit Jérémy, serein, en sortant du bureau de vote.
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